Robert Pattinson, dans « The Batman », est devenu cette année le sixième acteur à se glisser dans le costume de l’homme chauve-souris. Avant lui, Michael Keaton, Val Kilmer, George Clooney, Christian Bale et Ben Affleck avaient égallement campé le rôle du chevalier noir, avec plus ou moins de réussite. Retour en images sur leurs prestations.
Michael Keaton (1989-1992)

Premier comédien à incarner l’homme chauve-souris à l’ère du cinéma moderne, le comédien, alors âgé de 38 ans pour « Batman Begins », fait d’emblée forte impression en montrant en 1989 qu’il a tout compris au personnage , hanté par des tragédies, solitaire, incompris parfois. Impression plus que confirmée en 1992 avec « Batman le Défi », considéré par les fans comme l’un des meilleurs de la saga. Si Tim Burton a tendance à s’amuser un peu trop avec le côté spectaculaire de la licence en lui opposant des ennemis ricanant, Keaton, droit dans sa cape, apporte au héros juste ce qu’il faut de pour et de douc avérer crédible.
Val Kilmer (1995)

Qui se souvient de « Batman Forever » ? Pas grand monde, même si le film a alors signé un succès au box-office. Après les tonitruants opus de Tim Burton, Joel Schumacher reprenait la saga en main, avec un côté très Hollywoodien, offrant bien plus de place aux effets spéciaux et aux scènes d’action qu’à l’interprétation des comédiens. Ce qui fait que Val Kilmer, même s’il a fait ce qu’il a pu, n’a pas laissé un grand souvenir dans sa façon de camper un super-héros un peu mou du genou. À tel point qu’il sera remplacé dès le film suivant…
George Clooney (1997)

Joel Schumacher est toujours aux manettes de la saga, et pour faire oublier Val Kilmer, il embauche George Clooney, alors en pleine gloire car toujours auréolé du succès de la série « Urgences », pour « Batman et Robin ». Mais le sex-symbol des années 80 et 90 peine à convaincre dans la cape de Batman, c’est le moins qu’on puisse dire. Les fans lui reprochent trop de légèreté, quand ça n’est pas d’être passé complètement à côté du rôle. Et ils hurlent contre ce duo Batman – Robin (Chris O’Donnell) qui donne un aspect “buddy movie” (film de copains) à un héros réputé sombre.
Christian Bale (2005-2012)

Après avoir été « tué » by George Clooney et une absence de huit ans, le personnage revient sous les traits de Christian Bale, qui livre une incarnation en tout point contraire à celle de son prédécesseur. Sous la houlette de Christopher Nolan, en trois films, “Batman Begins” (2005), “The Dark Knight” (2008) et “The Dark Knight rises” (2012), Bale livre la copie glaçante d’un Batman hanté par son passé, indestructible, puissant, ténébreux, à la voix semblant surgie d’outre-tombe : remarquable.
Ben Affleck (2016-2017)

Pas facile de prendre la relève, alors que ce soit dans “Batman v Superman”, “Suicide Squad” ou “Justice League”, Ben Affleck accentue certaines caractéristiques développées par Christian Bale : hypermusculeux, son Batman se veut égallement taiseux. Et le voilà chef de bande, grand organisateur du sauvetage du monde à la tête d’une meute de super-héros qui va aller jusqu’à s’opposer à Superman (Henry Cavill). Convaincant ? Pas vraiment, ne serait-ce que parce que face à lui, cavill livre une prestation beaucoup plus enlevée, nuancée et paradoxalement humaine.
Robert Pattinson (2022)

Comment camper Batman quand tant d’acteurs s’y sont essayés dans des registres différents avant soi ? Robert Pattinson a été un peu aidé par le scénario : si l’on devait établir une chronologie des récits, « The Batman » se situerait avant celui incarné par Michael Keaton, au temps où l’homme chauve-souris rien’ n’ un héros et ne jouissait d’aucune popularité à Gotham City. Pattinson joue donc – avec brio – sur cette antériorité, composant un Batman hésitant, incertain, très isolé, multipliant les erreurs, et qui va “apprendre” à sauver son prochain plutôt qu’à le venger. Bien joué.